Wonder

09/01/2013 17:09

 

Je me demande si j’ai tant aimé ce livre parce qu’il est arrivé à un moment où j’enchaînais les déceptions littéraires ou si c’est vraiment un roman génial.
Petite analyse pour essayer de comprendre cette réaction ambivalente…

Je tombe sur Wonder à la librairie, nonchalamment posé sur notre pile de services de presse. Au milieu de ces ouvrages à l’allure tristounette, livres pas finis, pas corrigés, aux couvertures toutes blanches, un drôle de bonhomme me regarde noyé dans un joli bleu, ni trop clair, ni trop foncé. Un bleu joyeux. Il m’attire, je regarde au dos, juste une phrase, comme j’aime : « on ne choisit pas un livre à sa couverture », tout comme August n’a pas choisi cette vilaine tête. Je me sens un peu prise en faute puisque je suis en train de me faire avoir par cette madite couverture que d’autres blogs trouvent moche comme notre bon August. J’aime cette couverture, mais je ne sais pas encore à cet instant ce qui m’attend. Je sais juste que c’est l’histoire d’un gamin difforme à cause d’une maladie dont j’ai oublié le nom en 50 lettres.

Lorsque le récit débute, August vit à la maison, apprend à la maison, est bichonné par sa famille parfaite et n’a que très peu d’amis car il est tellement vilain qu’il fait peur aux autres enfants. Le tableau est posé : c’est LA famille idéale, parents sympas et beaux, sœur complice, tigresse lorsqu’il faut défendre le petit frère et belle, belle, belle. Et intelligente. La totale. La maman d’August pense qu’il serait bon pour lui d’aller au collège pour de bon, de sortir de cette maison, de se mêler aux autres. Le papa n’est pas convaincu mais August se laisse traîner à un RV avec Mr Bocu, le principal du collège. Celui-ci dégouline de bons sentiments, accueille le petit avec joie et lui présente 3 camarades afin de l’intégrer au mieux. Une intello, un faux-cul milliardaire et Jack Will.

Pas de suspense insoutenable dans ce roman : August va s’en prendre plein la tronche, au sens figuré car personne n’ose le toucher. Cette phobie donne même lieu à un jeu sordide intitulé la « peste », ou quiconque le touche est contaminé. August n’est pas dupe, passe par des hauts et des bas, mais on est bien là devant un roman d’initiation. Il quitte l’enfance tout comme il coupe sa fidèle natte de Padawan. August est un enfant d’aujourd’hui, fan de Star Wars, il est juste affreux.

J’ai particulièrement aimé la narration à plusieurs voix, celle-ci nous apporte des éclairages troublants et les témoignages sincères de sa sœur Olivia, de Jack Will, mais aussi de bien d’autres. Ces témoignages sont précieux, ils révèlent les secrets des uns, la honte des autres. J’ai particulièrement aimé celui de Jack qui nous montre que si August pense débarquer dans un collège où personne ne le connaît, il est en réalité la cible de leurs moqueries mais aussi une vraie source de crainte depuis qu’il est tout petit. Car tous les enfants l’ont déjà croisé un jour, dans un parc, chez un glacier, et tous ont déjà eu la trouille de leur vie en croisant ce monstre. Et on ne peut pas dire qu’ils se réjouissent de l’avoir dans leur classe.

Je me suis demandée pourquoi ce roman s’intitulait Wonder. Je crois que c’est parce qu’en le lisant, nous nous demandons tous, à un moment ou l’autre comment nous aurions réagi face à cette tête incroyable. Je ne vous dirai pas à quoi ressemble August, je vous laisse le plaisir de le découvrir… Et comme il le dit : quoi que vous imaginiez, c’est pire.

Évidemment tout est bien qui finit bien dans ce roman pimpant et facile à lire. Et franchement, je suis bien contente de ce dénouement plein d’espoir. Car j’ai besoin d’espoir.
Le lendemain j’ai attaqué un roman conseillé aussi sur ce blog, Rien de Janne Teller. Dans ce roman il n’y en a pas. Si j’avais su à quel point ce Rien allait me chambouler, j’aurais commencé par Rien et fini par Wonder, pour avoir de l’espoir en stock pour lutter contre tout ce noir.

J’avoue donc que je ne suis pas certaine que ce soit un très bon roman, je sais juste que je l’ai adoré, lu d’une traite et quitté trop tôt.

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